Neuf heures et demi du matin fut l’heure à laquelle le réveil de l’une des chambres du manoir dans la rue de Prescott Street se déclencha. Une voix féminine et aiguë s’en échappait déblatérant tout un tas de paroles à propos de la journée qui attendait les personnes dont le signe astrologique était le Gémeau. Pourtant, dans l’obscurité qui régnait dans la pièce dont le silence venait d’être troublé par ce réveil il n’eut pas le moindre mouvement. Penelope ne parvenait pas à sortir de son rêve pas plus qu’elle n’arrivait à entendre son réveil qui continuaient de résonner de plus en plus fort dans la chambre, la jeune présentatrice continuant d’annoncer l’horoscope de la journée, un détail qui aurait très rapidement énervé la jeune femme si elle avait été réveillée. Elle était exténuée, vraiment et à vrai dire le fait qu’elle ne parvenait pas à sortir de son sommeil malgré le bruit que produisait son réveil en était bien la preuve. Il fallut attendre que la radio diffuse une musique bien violente, sans doute du métal, pour qu’elle parvienne enfin à se réveiller, se redressant d’un coup dans son lit, appuyée sur ses mains, ses cheveux bruns lui tombant sur son visage malgré sa tentative de les dégager en un souffle. La main de Penelope s’abattit sans aucune délicatesse sur l’objet faisant ainsi cesser toutes paroles et notes de musique d’un coup. Le silence repris place dans la chambre alors que la jeune femme s’effondrait de nouveau dans son lit, la tête dans son oreiller avant de détourner le regard vers le cadran qui affichait à présent dix heures. Laissant échapper un léger grognement la demoiselle se mit à donner des coups de pieds et des coups de poings sur son lit comme lorsqu’elle était adolescente et qu’elle piquait une crise et elle se retrouva ensuite en position assise dans ce même lit, le regard perdu dans le vague. Elle ne voulait pas se lever. Comme tous les matins Penelope n’avait qu’une envie qui était celle de rester paisiblement dans sa chambre enfermée toute la journée tout en refusant de parler à qui que ce soit. Ce besoin de se couper du monde était de plus en plus intense ces derniers jours, depuis qu’elle ne cessait de prier tous les matins pour ne pas croiser Henry et par chance son cousin semblait assez occupé pour ne pas passer au manoir.

Seulement, elle ne pouvait pas se permettre de rester enfermée ici, elle ne pouvait pas laisser sous-entendre que quelque chose allait mal, pas en ayant fait tout son possible pour démontrer l’inverse depuis les décès et l’annonce de sa malédiction. Un soupire s’échappa des fines barrières que formaient ses lèvres et Penelope ôta les couvertures de sur son corps bien décidée à quitter cette pièce avant de perdre toute sa motivation. Comme bien souvent le matin, le manoir semblait vide car très silencieux, mais la jeune femme avait appris à se méfier avec les années, il y avait toujours quelqu’un dans les parages en plus d’elle. Le plus souvent elle pouvait trouver un membre de sa famille, ou plusieurs, dans le grenier ou dans la cuisine, cette petite bande s’occupant le plus souvent d’un démon à pourchasser, d’autant plus depuis les pertes que tous avaient subi. Penelope n’aurait pas été surprise de trouver Piper ou Pepper dans la cuisine à préparer des potions pour vaincre un démon à croire que ses cousines se plaisaient à courir après eux en enfers ce qu’elle ne comprenait pas spécialement, mais tant pis. Penelope étira son cou tout en nouant la ceinture de sa robe de chambre et en descendant les escaliers lorsque son cerveau remarqua la présence d’une personne qu’elle était loin de connaître et qui, au vu de sa tenue, ne devait pas souvent se balader dans les rues de San Francisco. S’arrêtant en haut des escaliers, à quelques marches du rez-de-chaussée, la jeune femme ne put s’empêcher de sursauter tout en poussant un petit cri de stupéfaction. Le démon et Penelope échangèrent un regard quelques secondes qui lui parurent interminables, l’homme face à elle semblait être aussi surpris qu’elle de la trouver là, ce qui ne put que l'étonner. Néanmoins, il fut plus rapide qu’elle et Penelope eut tout juste le temps de disparaître pour éviter la boule d’énergie qu’il venait de lancer en sa direction avant de réapparaître regardant les dégâts créés par cette attaque. Sourcils froncés et le visage exprimant un certain mécontentement, Penelope regarda le démon, mains posées sur ses hanches.

« Hey ! Je tiens à te signaler que ce n’est pas toi qui fais le ménage après ! ». Ce n’était pas le genre de phrase qu’une sorcière devait souvent prononcer face à un démon, mais on ne pouvait pas lui en vouloir, Penelope n’avait pas encore sa dose caféine dans le sang et pour cette raison elle n’était que très peu réveillée. Puis, elle reprit malgré tout ses esprits, son cerveau semblait enfin lui signaler que face à elle se trouvait une menace potentielle, mais alors qu’elle était sur le point de le réduire en cendres, et ce dans tous les sens du terme, ce dernier se volatilisa tandis que Piper accourait du grenier, Penelope se tournant vers elle. « Ça rend sourd les recherches dans le livre des ombres ? ». Face au ton employé par sa cousine, Piper la regarda avec surprise ne sachant quoi lui répondre ce qui provoqua en Penny le deuxième soupire de la journée. « Peu importe … ». Puis, sans rien ajouter d’autre, elle descendit les dernières marches de l’escalier et s’en alla dans la cuisine avaler ce liquide brunâtre qui l’appelait de plus en plus. Le reste de sa journée se passa tout de même plus calmement autant pour les attaques de démons que pour son caractère. Le simple fait d’avoir avalé son café semblait l’avoir calmé, avoir fait revenir la Penelope qu’elle s’efforçait d’être depuis quelques temps. La journée s’étant tout de même bien écoulée et sa synthèse ayant bien avancé, la jeune femme s’accorda une pause et au lieu d’aller s’abreuver d’une énième tasse de café ce fut au grenier qu’elle se rendit histoire de faire quelques recherches sur le démon qui avait attaqué le matin même avant de fuir comme un lâche.

La pièce était vide, ce qui sembla la surprendre sur le coup. Depuis un petit moment déjà elle n’avait plus l’habitude de voir le grenier vide, cette pièce centrale pour la magie qui entourait cette famille ne cessait de subir des allers et retours dernièrement, cependant à presque seize heures de l’après-midi personne ne s’y trouvait, sans doute avaient-ils mieux à faire et Penelope le comprenait parfaitement. Ce n’était pas son genre de feuilleter le livre des ombres à la recherche d’informations sur les démons, la demoiselle préférait de loin le calme de sa vie normale qu’elle tâchait de vivre le plus possible comparé à sa vie de sorcière, mais là elle ne savait pas trop, elle avait juste envie de feuilleter ce bon vieux grimoire qui appartenait à sa famille depuis des générations. Ce dernier dans ses bras, et toujours aussi lourd, Penelope alla prendre place sur le canapé se trouvant dans la pièce, le grimoire sur ses genoux commençant à le consulter, tournant les pages délicatement comme si elle craignait qu'elles ne s’arrachent ce qui ne l’aurait pas tellement surprise vu l’âge de ce livre. « Salut Penny... ». Absorbée dans sa lecture, Penelope ne sembla pas prêter plus d’attention que cela à son cousin qui venait d’apparaître dans le grenier, se contentant de le saluer brièvement d’un geste de la main, toujours dans sa lecture. Puis, Penny s’arrêta, ses mains se crispèrent sur le livre tandis qu’elle hésita un long moment à lever la tête, à poser les yeux sur lui ce qu’elle parvint néanmoins à faire après quelques secondes. « Henry … ». Souffla-t-elle finalement. Son regard n’osait plus le quitter à présent, la dernière fois qu’ils s’étaient vu remontait à … et bien à la fois où ils s’étaient embrassés et depuis ce jour le cousin et la cousine s’étaient soigneusement évités jusqu’à présent. Penelope le regarda finalement de la tête aux pieds, ses mains tenant fermement le livre tandis que son nez se fronça légèrement. « Tu fais peur à voir … ». Là … elle faisait vraiment fort, à croire que c’était la journée pour la franchise et le cynisme. Pour des premières paroles depuis ce qui s’était passé entre eux elle aurait pu faire mieux, mais son cerveau était bien trop occupé à l’empêcher de fuir à toute vitesse pour l’aider à dire quelque chose de plus … et bien de plus doux.

Elle était d’une humeur massacrante et pourtant ça ne lui ressemblait pas. Penelope avait toujours su avoir une maîtrise totale d’elle-même, mais il fallait croire que tout pouvait changer. La fatigue devait sans aucun doute jouer sur son humeur, c’était la seule explication qui lui venait à l’esprit. Elle refusait d’avouer que c’était la panique qui la faisait autant changer, elle refusait de donner raison à son cousin, de prouver à Henry qu’il avait raison et que le fait d’être pleine de joie de vivre dernièrement était un écran de fumée, qu’elle mentait tout autant à leur famille qu’à elle-même. Non, elle allait bien et rien ni personne ne parviendrait à lui faire dire le contraire, tout du moins elle l’espérait sincèrement. Penelope aurait pu s’excuser, sauver de nouveau les apparences lorsqu’elle avait lu la surprise dans le regard de sa cousine, mais elle n’en avait pas la force, pas tant qu’elle n’aurait pas avalé sa dose de caféine. Beaucoup marchait à ça, avec la vie que tous menaient ce n’était pas bien étonnant. Entre les attaques de démons, la magie et leur vie de tous les jours par moment ils ne savaient plus où donner de la tête. Bien sûr, elle avait trouvé une solution assez radicale qui était de se mêler le moins possible de sa vie de sorcière pour se focaliser un peu plus sur sa vie dite "normale", mais à présent c’était bien plus facile à dire qu’à faire. Tout ce qui se déroulait dans sa vie la ramenait obligatoirement à la magie à commencer par cette malédiction qui la touchait. De toute les personnes de sa famille il avait fallu que ça touche la seule qui s’intéressait si peu à la magie soit elle-même, sans doute était-ce de l’ironie de la part du destin ? Si jamais c’était le cas, la jeune femme avait deux ou trois mots à dire à l’ange de la Destiné car cette situation était loin de l’amuser, mais alors vraiment très loin. Penelope rêvait de mener une vie normale et elle avait pensé un bon nombre de fois à se séparer totalement de ses pouvoirs, à devenir qu’une simple humaine lambda liée à une famille hors du commun. Seulement, elle savait très bien que même sans pouvoir sa vie n’en serait pas plus calme, tout aurait été pire puisqu’elle serait devenue une cible facile pour les démons.

Alors, dans toutes les situations qu’elle pouvait imaginer dans sa tête depuis des années, aucune ne lui convenait, aucune ne lui laissait un petit espoir d’avoir du calme dans son existence, non vraiment pas. De plus, la situation avec Henry était loin d’arranger ses affaires. À croire que tout étaient fait pour qu’elle devienne folle ou tout du moins qu’elle se rapproche grandement de la folie. Elle ne parvenait toujours pas à comprendre ce qui leur était passé par la tête ce soir là. Il était vrai qu’elle était en colère et lui aussi, mais ce n’était pas une raison suffisante pour faire ça. Il était son cousin, son cousin, ce n’était pas rien, ce n’était pas comme s’il s’agissait d’un voisin ou autre, non Henry était son cousin et ils s’étaient embrassés. Enfin, la vérité était qu’il l’avait embrassé et qu’ensuite elle s’était à moitié jetée sur lui. Lorsqu’elle y repensait elle se sentait fautive, après tout elle aurait dû le repousser, lui dire de partir, mais non il avait fallu qu’elle aille plus loin poussée par cette envie incontrôlable de goûter une nouvelle fois à ses lèvres. Pourtant, même si son geste la surprenait encore à chaque fois qu’elle y repensait, Penelope ne parvenait pas entièrement à le regretter, pis encore elle en venait à espérer pouvoir réitérer l’expérience et c’était en partie pour cela qu’elle refusait de croiser de nouveau Henry, ça et le fait que la situation allait être particulièrement embarrassante d’autant plus si un autre Halliwell se trouvait dans les parages. Seulement, elle vivait au manoir ce qui doublait ses "chances" de croiser son cousin, cependant Henry semblait craindre tout autant qu’elle une confrontation ce qui n’était pas plus mal. D’ailleurs, sa mauvaise humeur pouvait également provenir de cette situation, c’était même tout à fait probable, raison de plus pour reprendre le contrôle de sa personne et ne rien laisser paraître. Se plonger dans le libre des ombres était un moyen efficace pour oublier tous les petits problèmes qu’elle rencontrait en ce moment. C’était dans ces moments-là qu’elle parvenait à saisir l’intérêt que Piper et Pepper avaient à sans cesse chasser des démons. De cette manière ses deux cousines pouvaient penser à autre chose, tenter d’oublier les pertes que tous avaient subi même si leurs petites chasses tendaient parfois au suicide.

Penelope n’avait pas peur des démons, elle ne craignait pas la chasse ou pour sa vie, après tout elle restait une sorcière assez puissante descendante directe du pouvoir des trois, mais elle n’aimait pas la chasse aux démons voilà tout. Elle ressemblait beaucoup à sa tante Piper sur ce point-là, aspirant à une vie normale même si tout dans sa vie l'amenait vers la direction opposée de celle qu’elle souhaitait suivre. Sa malédiction, ses pouvoirs, Henry … oui, plus ça allait et plus Penelope commençait à prendre conscience du fait qu’elle était née pour ne pas avoir une vie normale, loin de là et pourtant, même si elle était consciente de ce fait, elle continuait de se battre pour essayer de parvenir à ses fins, pour avoir le dernier mot pour tout ce qui concernait sa vie à elle. Tourner les pages et se focaliser sur le démon qui avait attaqué ce matin, c’est ce qu’elle devait faire et non pas penser à tout ce qui la tracassait quasiment jour et nuit en ce moment. Penelope ne su comment, mais elle parvint à oublier le reste et à penser qu’au démon, à la surprise qu’elle avait pu lire dans son regard ainsi qu’à sa fuite assez précipitée, ce qui ne ressemblait que très peu au démon. Elle ne comprenait pas pour quelles raisons il avait pu apparaître au manoir s’il avait craint pour sa vie, après tout en enfers les démons savaient que les Halliwell étaient bien souvent dans cette demeure, au moins deux sur tous les enfants de la nouvelle génération. Le monde magique commençait à tourner de moins en moins rond, tout du moins s’il l’avait déjà fait ne serait-ce qu’une fois, mais là s’était bien plus visible. La mort des aînés ne semblait pas avoir fait disparaître la crainte du simple nom Halliwell, ce qui n’était pas plus mal, mais Penelope pouvait sentir au fond d’elle que quelque chose n’allait pas, comme si elle acceptait enfin d’écouter son sixième sens dû au fait qu’elle était une sorcière. Mais malgré toute la concentration qu’elle su canaliser pour se focaliser sur le démon et uniquement sur ce démon lorsqu’elle entendit la voix d’Henry tout vola en éclats.

Elle qui avait espéré ne pas le croiser aujourd’hui voilà qu’elle tombait de haut. Son sang ne fit qu’un tour et son cœur fit un raté. Respirer et expirer normalement, se concentrer sur sa respiration pour rester calme, pour ne pas paniquer et faire taire cette envie pressante de fuir à toute vitesse du grenier pour ne pas avoir à faire face à son cousin. Penelope se concentra là-dessus pour rester calme et petit à petit ses mains se décrispèrent lâchant un peu plus les pages anciennes et quelque peu fragiles du grimoire qui appartenait à leur famille depuis des générations. Enfin, elle put lever les yeux vers Henry et même si à l’extérieur elle semblait calme, à l’intérieur c’était la panique. Elle se devait d’être la plus naturelle possible, tenter de faire comme si rien ne s’était passé même si au vu de sa seconde réaction tout laisser à croire qu’elle était loin d’avoir oublié, que c’était même tout le contraire. « Ouais euh ... j'ai eu une journée assez longue et difficile hier. J'ai pas beaucoup dormi. ». Penelope le regarda les sourcils légèrement arqués alors qu’elle essayait de comprendre le bon sens de cette réponse. Étrangement, elle senti comme un sentiment de jalousie la parcourir lorsqu’elle imagina son cousin avoir passé la nuit avec une autre femme dont elle doutait qu’il connaisse encore le prénom. Pourtant, elle connaissait Henry par cœur, elle savait qu’il était loin d’être stable et jamais elle n’avait ressenti ça, mais le baiser qu’ils avaient échangé semblait déjà avoir modifié cette relation si complice qu’ils avaient jusque là. Finalement, elle préféra se dire qu’il voulait parler d’une longue nuit au poste parvenant ainsi à faire taire un peu plus cette émotion nouvelle qui la perturbait. « C'est pas souvent que je te vois aussi concentrée pour feuilleter le Livre ... y a eu un problème de démon ? ». Par chance, il ne lui laissa pas le temps de répondre ce qui n’était pas plus mal, de toute manière qu’est-ce qu’elle aurait bien pu dire ? Le seul mot qui aurait été capable de sortir aurait était un "d’accord" ridicule avant qu’un silence pesant ne prenne place, alors rien que pour ça elle remerciait silencieusement Henry d’avoir enchaîné et évité que la gêne soit encore plus présente.

Son regard dévia de son cousin au livre qui était soigneusement posé sur ses genoux, ouvert à une page qui n’avait strictement rien à voir avec le démon qui avait attaqué le matin même. Nerveusement, Penelope passa la main sur les deux pages comme pour les débarrasser de la poussière invisible présente dessus et enfin elle trouva une nouvelle fois la force de poser les yeux sur lui. « Oui, un démon particulièrement lâche qui a plus ou moins attaqué de bon matin. Je me suis dit que j’allais aider Piper et Pepper à trouver les informations avant qu’elles ne foncent comme deux folles dans leur chasse. ». Penelope ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Oui, elle avait jugé les comprendre, mais ce n’était pas pour ça qu’elle était entièrement d’accord avec leur façon d’agir. Elle était l’aînée d’une fratrie, une fratrie assez divisée d’ailleurs, et rien que pour cette raison elle trouvait la façon d’agir de ses cousines inconsciente et irresponsable. Toutes les deux fonçaient vers le danger sans même penser aux conséquences que ça pourrait avoir et pourtant aujourd’hui elle avait décidé de les aider comme si elle espérait que de cette manière cette énième chasse soit moins dangereuse, c’était beau de rêver. Puis finalement, dans un soupire, elle referma le livre des ombres qui sous le poids de toutes ces pages claqua. Son index redessina les contours du triquetra pendant quelques instants sans qu’elle ne relève les yeux vers Henry. « Tu sais qu’il faudra qu’on en parle un jour ? ». Penelope continua de fixer la couverture du livre des ombres encore quelques secondes puis elle leva doucement les yeux vers son cousin, autant mettre directement les pieds dans le plat non ? « Non pas que je sois plus à l’aise que toi pour parler de ça, mais si on a fait ce qu’on a fait c’est qu’il y avait une raison. ». La fatalité avait bon dos par moment avec Penelope, mais elle pensait ce qu’elle disait parce qu’au fond elle savait que sa raison à elle n’était pas sa peur de mourir jeune, mais bien le fait qu’elle avait désiré embrasser son cousin aussi surprenant que ça pouvait être. La jeune femme ne bougea pas de sur le canapé, le livre des ombres toujours posé sur ses genoux. Elle continua de dessiner le contour du symbole du pouvoir des trois à l’aide de son index pour extérioriser sa nervosité tout en gardant le regard posé sur Henry.